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La jeunesse tunisienne entre la répression et la marginalisation

Le membre de l’Association de lutte contre l’économie de rente (Alert), Houssem Ben Saâd, a déclaré dans Midi Show de ce lundi, que les lois en Tunisie sont taillées sur mesure et que la mise en place d’un nouveau contrat social passe par la mise en place d’institutions de contrôle intègres et par l’amendement de la loi sur la concurrence.

"Le système politique en place affiche sa loyauté au système de rente, en accentuant la répression contre les jeunes et en étouffant tout sens d’initiative. Plus le système est en difficulté, plus il réprime les jeunes et il y aura certainement une explosion",  a-t-il prédit.

Il a, également, estimé que la prochaine période sera plus difficile sur le plan économique, d’autant que le gouvernement Bouden n’a pas de solutions aux problèmes auxquels le pays est confronté.

L'impossible dialogue

De son côté, le porte-parole de la campagne "Tâallem ôum" (Apprends à nager), Ayoub Amara, a indiqué que le dialogue entre les jeunes et le "pouvoir" est devenu impossible. "Le dialogue dans les salons n’a jamais apporté de solutions aux problèmes de la jeunesse", a-t-il ajouté.

Il a précisé que le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a révélé que la Tunisie occupe la deuxième place mondiale, en termes de fuite des cerveaux et que 112 mille migrants irréguliers tunisiens ont quitté le pays, au cours des dix dernières années et ce, à cause des injustices et des inégalités.  

Sur un autre plan, Ayoub Amara a dénoncé des lois qui servent les intérêts de 250 familles, tout en marginalisant 90% des Tunisiens qui vivent, selon lui, en "état de liberté conditionnelle".

Saïed et Bouden n’ont pas de solutions…

Quant à Mouheb Garoui, directeur exécutif de l'organisation ''I Watch'', il a indiqué que la situation actuelle ne présente pas d’alternatives et que ni Kais Saïed ni Najla Bouden ne sont en mesure d’apporter des solutions aux problèmes de la jeunesse tunisienne.

"Les jeunes sont marginalisés et exclus des partis et des postes de décision. Aujourd’hui, ils sont appelés à s’engager de plus en plus dans la politique pour imposer leurs points de vue", a-t-il dit.

Garoui a,par ailleurs, déclaré que les jeunes avaient de l'espoir, un certain 25 juillet... mais depuis, ils ont déchanté et leurs actions et mouvements ont été réprimés par la Police.

Il a appelé, dans ce contexte, le ministère de l’Intérieur à révéler le nombre des arrestations, depuis le 25 juillet 2021. "Le pouvoir considère désormais les jeunes comme un problème sécuritaire", a-t-il souligné.